LA DÉPENDANCE DES FEMMES

À LA PORNOGRAPHIE

 

 

La pornographie est une industrie majoritairement produite par les hommes, distribuée par les hommes, et surtout destinée massivement à un public masculin. Elle exalte des valeurs qu'on attribue traditionnellement au genre masculin, comme la virilité, le culte des corps, la performance. Elle présente une sexualité violente, quasi bestiale, orificaire, fort éloignée des approches plus romantiques que les femmes, dit-on, accorderaient plus traditionnellement à la sexualité.

 

De surcroît, les hommes abordent le sexe d'une manière beaucoup plus "visuelle" que les femmes. Le plaisir masculin vient beaucoup du fait de voir; le corps de la femme, la lingerie qu'elle porte, le film pornographique. Cela rend la sexualité masculine beaucoup plus mécanique, et donc plus aisément stimulable. Le plaisir féminin, lui, est réputé plus complexe, car il serait plus sensible aux variations de contexte ou d'humeur ainsi qu'aux jeux de rôles des partenaires.

 

 

Toutefois, ces observations n'ont qu'un caractère général: chacun puise, dans son histoire et son fonctionnement propre, la mécanique de sa propre sexualité. Certains hommes prennent plus de plaisir aux préliminaires qu'à la pénétration, et ne ressentent pas d'excitation sexuelle devant les films X. Ils ont une conception de la sexualité essentiellement axée sur la tendresse et le partage. Et à l'inverse, certaines femmes attendent une certaine rudesse dans leurs rapports sexuels, et peuvent apprécier une dose raisonnée de machisme de leur partenaire.

 

Aucune étude ne s'est sérieusement penchée sur le cas de ces femmes, qui aiment la pornographie au point d'en devenir dépendantes. Le présent article a donc été rédigé à partir non pas d'études scientifiques, mais de témoignages de 26 pornodépendantes, publiés sur les différents forums abordant le sujet (A). Toutes y décrivent, avec plus ou moins de détails, plus ou moins de pudeur, leurs parcours et leurs vies de dépendantes à la pornographie. Toutes ont en commun de ressentir une véritable souffrance de par leur addiction, et toutes manifestent le désir de s'en sortir.

 

I. LA PORNODÉPENDANCE DES FEMMES: VICTIMES ET EFFETS

 

A. Qui sont les pornodépendantes ?

 

Un phénomène qui n'épargne personne

 

On a longtemps considéré que le porno était un truc "de frustré", de vieux célibataires. Mais avec la généralisation de la pornographie, on trouve aujourd'hui des dépendants dans tous les milieux. Beaucoup mènent des vies de familles et ont des situations sociales et professionnelles établies.

 

Nul ne peut donc prétendre être à l'abri du phénomène (B). Ainsi, les femmes composant le panel sont âgées de 20 à 45 ans (l'absence de personnes plus âgées dans le panel témoignant surtout, d'un plus faible usage d'Internet chez les tranches d'âge supérieures). Les dépendantes du panel n'évoquent jamais leur métier, pour d'évidentes raisons d'anonymat; mais on peut déduire, par les multiples niveaux de rédaction de leurs messages, des niveaux d'études très variées. Certaines des dépendantes sont en couple, d'autres sont célibataires ou séparées. Certaines de ses célibataires sont dans une démarche pour construire une relation durable, d'autres non. Certaines ont des enfants, d'autre non. Toutes en ont commun de ne pas avoir senti le piège arriver. La plupart ignorait d'ailleurs que la pornographie puisse avoir un caractère addictif avant d'en être victimes.

 

Certains facteurs favorisent la dépendance des femmes à la pornographie

 

Néanmoins, l'analyse des témoignages permet de dégager la récurrence de certaines facteurs:

 

1. La présence d'un partenaire lui-même dépendant.

 

Quelques dépendantes expliquent vivre en couple avec un homme qu'elle considère comme étant lui-même addict à la pornographie. Ce dernier ignore sa propre dépendance, ou la minore; aucun d'eux n'est en sevrage. Dans la majorité des cas, ce conjoint ignore la propre dépendance de sa compagne. Ces dernières se refusent à leur en parler, soit par honte, soit par peur d'être incomprise. Avoir un conjoint dépendant - et qui ne se sevre pas - nuit grandement au sevrage, car il devient impossible de mettre en place un système de filtrage, ou de s'éloigner de la pornographie. Certaines ont peur d'être découragée par leur compagnon dans leur propre volonté de sevrage, ou d'avoir l'impression que ce dernier n'arrive pas à prendre conscience de la gravité du problème. Le pire étant quand le conjoint utilise la pornographie à fins de stimulation sexuelle dans les ébats du couple.

 

2. Des abus sexuels dans l'enfance plus fréquents.

 

Les abus sexuels, subis dans sa jeunesse, peuvent entraîner un dérèglement de la sexualité, ce qui peut amener plus tard à un recours à la pornographie. S'il est totalement impossible d'établir des pourcentages hors d'une étude statistique poussée, il semble que ce facteur intervienne de façon beaucoup plus récurrente chez les dépendantes femmes que hommes, avec de surcroît une forte proportion d'abus au sein du cercle familial. Rappellons toutefois que la grande majorité des personnes sexuellement agressées sont des femmes, ce qui peut expliquer cet écart de proportions.

 

3. Un manque de confiance ou d'estime de soi.

 

Souvent, les dépendantes se décrivent comme manquant d'estime de soi et de confiance en elles. Elles se disent de nature angoissée, anxieuse. La majorité d'entre elles expliquent que leur consommation atteint des pics très prononcés lors des moments de doute, de fatigue ou de stress. Mais la pornographie, au lieu d'apaiser ces états, ne fait que les maintenir. La pornographie renvoit aux dépendantes une image négative d'elles-mêmes: celle de femmes objets, soumises et dociles. Chaque épisode de consommation est suivi d'une phase de découragement, de fatalité, ce qui ne fait que renforcer le sentiment d'impuissance ressenti par les dépendantes candidates au sevrage.

 

4. Un état de dépendance affective.

 

Nombre de dépendantes affirment ressentir un immense vide affectif, un manque d'amour quasi chronique qui les entraîne dans une sorte de quête infinie de tendresse et d'affection. Les rencontres du cybersexe (dépendances de type 2 ou 3, voir plus bas) sont alors vécues comme des tentatives pour combler ce manque. Afin de trouver les partenaires dont elles ont besoin, elles se plient aux codes de la pornographie, en vigueur sur Internet. Elles intériorisent qu'une femme se doit d'être perpétuellement séductrice et avenante. L'exhibition, la provocation deviennent les outils de base de la cyber-séductrice. Ces femmes ont souvent cru pouvoir trouver dans cette multitude de rencontres virtuelles (dépendance de type 2) ou réelles (dépendance de type 3), de quoi combler leur manque d'affect. Toutes en sont revenues, car les relations du cybersexe sont intégralement basées sur le physique, et ne peuvent donc déboucher sur un aspect affectif. En s'exhibant et en mettant en scène leur intimité sur le Net, elles ne font que rajouter à leur dépendance affective, une nouvelle couche de difficultés. De nombreuses dépendantes expriment détester leur comportement, sans pour autant réussir à le stopper. Elles expliquent aussi regretter que des hommes répondent favorablement à leurs avances, espérant finalement "tomber" sur un homme qui saurait les repousser, et s'intéresser à ce qu'elles sont, et non à ce qu'elles se proposent d'être.

 

SUIS-JE DÉPENDANTE AFFECTIVE ?

 

La dépendance affective est un état pathologique pouvant se manifester de différentes façons. Il s'agit notamment du fait, pour un individu, de chercher constamment à combler un manque affectif, par des moyens stériles. Par exemple, espérer une relation durable sur un site de rencontre dédié aux libertins. C'est aussi le fait d'attendre perpétuellement de l'autre une démonstration excessive d'amour ou d'affection. Le dépendant affectif a besoin de se sentir aimé et protégé en permanence, et interprète toute éventuelle retenue du partenaire comme une forme de rejet.

 

Si dépendance affective et dépendance à la pornographie peuvent se rejoindre sur certains espaces, comme par exemple le Net, il s'agit bien de deux phénomènes distincts. Il est donc nécessaire, si vous estimez être pornodépendante ET dépendante affective, de traiter les deux dépendances en même temps. Vous trouverez sur Internet de nombreux sites traitant de la dépendance affective. Vous pouvez également vous renseigner auprès d'un psychologue ou d'un psychiatre; de plus en plus de spécialistes sont formés à traiter les addictions de ce type.

 

 

Ces facteurs diffèrent-ils de ceux des hommes ?

 

Il est important de noter que les facteurs précédemment énumérés ne sont cités que rarement par les dépendants masculins. A l'inverse, les deux principaux facteurs déclenchants chez les hommes semblent être ignorés par les dépendantes.

 

1. L'adolescence n'apparaît pas comme une période propice à l'éclosion d'une dépendance pornographique chez les jeunes filles.

 

Une seule femme du panel a mentionné avoir commencé à consommer du porno à l'adolescence. Alors que, du côté des hommes, plus de la moitié des dépendances commencent à "l'âge ingrat".

 

Aujourd'hui comme hier, la recherche de pornographie reste donc majoritairement une affaire de garçons. La sociologue Michela Marzano, travaillant sur le premier contact des ados avec la pornographie, l'a parfaitement démontré (C). Alors que les garçons recherchent ce premier contact (surf orienté, attente du film de Canal +, etc.), les filles, le plus souvent, subissent ce contact. Elles se retrouvent en soirée avec des amis garçons, qui proposent de passer un film porno; ou alors leur petit ami les invite à faire entrer la pornographie dans leur vie sexuelle. A l'inverse des garçons, la plupart des filles ne développeront pas de curiosité particulière pour la pornographie suite à ce premier contact. Elles ne resteront donc que des consommatrices très occasionnelles. Les dépendantes du panel ont en en fait (re)découvert le X à l'âge adulte, à un âge où précisémment elles se pensaient suffisament mûres pour savoir interpréter correctement les messages pornographiques.

 

2. La solitude n'apparaît pas comme un facteur favorisant la consommation.

 

Beaucoup de dépendances masculines commencent ou s'accentuent lors de phases de célibat. De plus, la mise en couple du dépendant masculin est vécue par ce dernier comme un frein à sa consommation; beaucoup d'hommes affirment consommer à défaut d'être en couple, et ressentent un malaise à continuer à consommer une fois engagé - même si, dans la pratique, la plupart continuent à consommer après la mise en ménage. Beaucoup vivent aussi dans la peur d'être découvert par leur conjointe.

 

Ces états d'humeur ne semblent pas être observables chez les dépendantes femmes, ne présentant que rarement la solitude comme un facteur de consommation. Elles ont commencé à consommer du porno pour répondre à un manque, qui était finalement assez rarement celui de l'absence d'un conjoint. Leur mise en couple n'entraîne pas de réduction, ou de tentative de réduction de leur consommation. En fait, les femmes ont tendance à diviser de façon beaucoup plus franche que les hommes, leur vie de couple et leur vie d'addict. Ce qui, bien évidemment, ne veut pas dire qu'elles n'en souffrent pas !

 

B. Les formes de pornodépendance: des cas d'interactions plus fréquents chez les femmes

 

Rappel: les différentes formes de la dépendance pornographique

 

Schématiquement, la dépendance à la pornographie peut prendre quatre aspects différents:

 

Dépendance à la pornographie de type 1: recherche de contenu pornographique. Le dépendant visionne des films et des images pornographiques, consulte des revues porno, fréquente des sites X. Il se masturbe devant, et y passe un temps toujours plus important. Il peut éventuellement collectionner du matériel (par affection, peur du manque ou de par la difficulté à trouver certains contenus). Il projette de la pornographie sur les individus du sexe attirant, sans pouvoir contrôler le flux des images de son inconscient. Le dépendant ne peut arrêter de consommer sans ressentir une sensation de manque. Certains dépendants ayant fait des tentatives de sevrage, et ont dû faire face à des échecs. La consommation du dépendant garde encore un caractère passif, puisqu'elle n'entraîne aucune forme d'interaction. Le dépendant consomme seul, et fait en sorte que son addiction soit la plus indétectable possible. La majorité des dépendants sont des dépendants de type 1.

 

Dépendance à la pornographie de type 2: recherche non assumée d'interactions. Le dépendant cherche à entrer en contact virtuellement avec des individus du sexe attirant. Il se rend sur les liveshows, où il tchate avec des modèles rémunérés pour cela. Il peut utiliser des services de téléphone rose. Il fréquente éventuellement des sites de rencontre, mais ne rencontre jamais en réel les personnes avec qui il discute. Il attend de l'autre qu'il ou elle érotise son corps pour lui, en exigeant de sa part des photographies, des films, ou en demandant à ce qu'on l'excite au téléphone, par messagerie ou par webcam. Mais de son côté, le dépendant reste volontairement et intégralement en retrait. Il ne communique jamais ses vrais coordonnées, ni même son véritable prénom. Il peut éventuellement fournir des photographies ou des vidéos de lui (parties génitales, clips vidéos) mais en occultant son visage. Il utilise plus volontiers les espaces payants, afin de ne pas avoir à justifier de la non réciprocité de l'exhibition. Le dépendant est entré dans une forme de passage à l'acte, car il entretient une relation directe avec un modèle ou un autre usager. Cependant, par manque de confiance ou souci de confidentialité, il cherche à ce que cette dernière ne puisse pas "déborder" dans le "monde réel". Ainsi, les dépendants en couple considèrent souvent qu'ils ne trompent pas leur conjoint quand ils demandent à une hôtesse d'un service de cam, de les exciter; alors qu'aucun d'entre eux n'aurait l'idée de se masturber "en réel" devant un(D) inconnu(D).

 

Dépendance à la pornographie de type 3: recherche assumée d'interactions. Le dépendant ne se satisfait plus des interactions virtuelles. Il ressent le besoin de concrétiser, dans le "monde réel", ses pulsions. Pour cela, il va chercher à entrer en contact avec le sexe opposé. Cela peut prendre la forme de soirées dans des clubs libertins, de fréquentations de prostituées ou d'escorts.

Certains, principalement pour des raisons de coût, cibleront les espaces de rencontre en ligne, soit dédiés aux libertinages, soit en principe réservés aux relations durables. Bien que s'affichant initialement comme à la recherche d'un partenaire stable (comportement de prédation), il va très rapidement dévoiler ses intentions afin de ne pas perdre de temps et de réduire les risques d'échec "en réel".

Le dépendant passe de la consommation du corps pornographique, au corps physique. Dans la majorité des cas, il va chercher à multiplier les partenaires, et fuire toute installation d'une relation durable. La plupart des dépendants engagés dans de tels processus ressentent un dégoût assez prononcé de leur pratique, de par le fait qu'ils ont l'impression d'abuser du corps de l'autre. Ceux déjà en ménage ressentent également une forte culpabilité, conscient que leur addiction peut mettre leur couple en péril.

 

La fascination pour le monde de la pornographie (type 4). Pour le dépendant, la pornographie n'est plus uniquement une source d'excitation sexuelle. Il développe une forme de passion, d'admiration pour ce monde. Il vit sa consommation comme un fan. Il va se mettre à avoir des actrices ou acteurs fétiches, des réalisateurs favoris. Il va s'abonner à des revues afin d'être sûr de ne manquer aucun numéro. Il peut se renseigner sur les déplacements des actrices, se rendre de manière assidue aux salons professionnels faisant la promotion de la pornographie. Il n'a plus conscience du caractère singuler de ce milieu, et commence à afficher ouvertement sa fascination: tout comme certains aiment faire du sport ou aller voir des films de science-fiction, lui consomme du porno. C'est l'aboutissement ultime de la normalisation de la pornographie, transcendé en culte.

Le type 4 s'observe assez rarement, et est généralement le signe d'autres troubles s'ajoutant à la pornodépendance. La fan-attitude est souvent le signe d'un repli de l'individu, d'une volonté pour lui de se réfugier dans des "valeurs", des icônes qui lui semblent rassurantes. Dans le type 4, l'addiction sexuelle se double donc d'une valorisation du contenu addictif, ce qui est assez unique en matière de toxicomanie - on a jamais vu de fumeurs développer une admiration telle pour Philipp Morris, ou un cocaïnomane tomber en pamoison devant les barons de la drogue.

Le consommateur de type 4 est généralement aussi un consommateur de type 1 et 2, les liveshows et autres chatrooms devenant alors des moyens de se rapprocher de ses icônes.

 

Je précise que ces quatre formes en constituent pas le parcours "obligé" du dépendant. Une certaine part des addicts en resteront au type 1, d'autres aux types 1 et 2, et d'autres aux trois premiers types. Les dépendants de quatrième type restent peu nombreux, malgré la médiatisation grandissante d'une poignée d'anciens ou d'actuels acteurs ou actrices pornographiques.

 

Egalement, le fait de ne rester qu'en type 1, n'est pas à interpréter comme le signe d'une dépendance modérée ! Certains dépendants, par choix, manque de confiance ou manque de moyens, ne passeront jamais à l'acte... ce qui ne les empêchera pas de consacrer plusieurs heures par jour à surfer sur des sites X, et avoir les pires difficultés du monde à ralentir leur pratique.

 

Des cas d'interactions plus récurrents chez les dépendantes femmes

 

Chez les dépendants masculins, les types de dépendance sont très souvent cumulatives: d'abord, le dépendant consomme du porno, puisque, parce qu'il a envie "de plus", se met à rechercher des interactions virtuelles, puis réelles. Chez les dépendantes féminines, par contre, la majorité des dépendantes qui s'exhibent sur le Net, ou rencontrent des hommes sur le cybersexe, n'ont pas recours au matériel pornographique: elles sont donc finalement plus dépendantes à la cybersexualité qu'à la pornographie.Et pour cause ! Elles sont elle-mêmes le matériel pornographique. Ainsi, alors que les hommes vivent les (cyber) rencontres comme une continuité de leur consommation de X, les femmes ont tendance à concevoir ces expériences de manière beaucoup plus autonome.

 

La majorité des dépendants masculins, en resteront à une addiction de type 1 et 2, tandis que les dépendantes féminines passeront plus facilement aux interactions de type 3. Mais il serait faux d'en déduire que les femmes ont "par nature" une tendance à vouloir passer à l'acte!

 

En fait, le passage en type 3 dépend surtout des possibilités présentées au dépendant. Nombre de dépendants hommes fantasment sur le passage à l'acte, mais peinent à rencontrer des femmes les rejoignant dans leurs fantasmes. La "demande" étant beaucoup plus élevée que "l'offre", très peu de propositions peuvent finalement être satisfaites.

 

Il peut alors être tentant pour un homme dépendant, de payer pour obtenir ce qu'il veut. Le recours à des services de prostitution implique le dépassement d'une barrière morale: celle où l'on reconnaît que l'on doit payer pour obtenir un corps. Le passage de cette barrière est souvent considéré comme plus "moral" si on le réalise avec des escort-girls, qu'on aime à présenter comme des call-girls de luxe. Mais les tarifs de ces dernières (en moyenne, 400 euros de l'heure, 300 euros le déplacement) (D) constituent un frein pour la majorité des dépendants.

 

A l'inverse, une femme n'aura aucun mal à trouver sur le Net un homme prêt à une relation intégralement basée sur le sexe, que ce dernier soit lui-même dépendant ou non. Elle constituera même une sorte de "denrée rare" pour les hommes. Une dépendante témoignait ainsi que lorsqu'un homme rencontre sur le Net une jolie femme prête à des relations libertines, il ne la "lâche" plus, essayant à tout prix de conserver le contact avec elle. L'offre étant ici très supérieure à la demande, les offreuses n'ont que l'embarras du choix.

J'ajoute que la pornographie, dans son message, enseigne aux femmes qu'elles doivent être perpétuellement sexuellement disponibles pour les hommes. Elle leur apprend à utiliser leurs atouts sexuels à des fins de séduction, de provocation, et les incite à l'exhibition. Les dépendantes, ayant intériorisé cette représentation de leur sexe, auront donc logiquement un penchant à l'exhibition plus marqué, car elles croient que leur séduction passe par ce biais. Elles sont en cela confortées par les nombreuses sollicitations masculines en ligne.

 

 

II. MANIFESTATION DE LA PORNODÉPENDANCE FÉMININE: POINTS COMMUNS ET DIFFÉRENCES

 

A. Des effets communs avec les dépendants masculins

 

Le repli sur une sexualité masturbatoire

 

Les dépendantes femmes se masturbent devant le porno, ou en pensant au porno, autant que les dépendants hommes. Elles en soutirent les mêmes effets: un apaisement des tensions sexuelles à court terme, au prix d'un entretien constant de la dépendance. Pour certaines, cela est devenu leur unique forme de sexualité; une des femmes du panel affirmant prendre systématiquement beaucoup plus de plaisir ainsi qu'avec un homme.

 

POURQUOI PORNOGRAPHIE ET MASTURBATION SONT-ELLES LIÉES ?

 

L'excitation provoquée par la masturbation est exactement la même que celle d'une relation sexuelle classique: elle naît de la combinaison d'un excitation psychique (la situation ou la personne à qui je pense m'excite) et mécanique (le mouvement en lui-même provoque une réponse positive du corps). La pornographie est alors utilisée pour stimuler l'excitation psychique, en fournissant à la dépendante des fantasmes "clé en mains".

Mais lorsque l'addiction l'a envahie, la dépendante perd sa capacité à formuler elle-même des fantasmes sains, c'est-à-dire déliés de l'influence de la pornographie. Le lien est alors acté entre pornographie et masturbation. Chaque visionnage de porno, chaque pensée pornographique, éveille chez la dépendante la nécessité de se masturber. Et comme elle n'est pas capable de se passer de pornographie, elle ne peut s'arrêter de se masturber. La masturbation, en devenant compulsive, cesse d'être un plaisir, et devient un besoin, l'équivalent d'un "trip" du drogué. Elle ne fait que satisfaire sa frustration, jusqu'au prochain "shoot" de pornographie.

 

Source: Comment se sortir de la pornodépendance, www.pornodependance.com

 

 

Une spirale addictive identique

 

Tous comme leurs homologues masculins, les femmes dépendantes ont souvent commencé par consommer de la pornographie soft. Celles qui tchatent en ligne n'y voyaient au début qu'un innocent jeu. Elles ont été séduites par l'excitation, le sentiment de trangression, la sensation de subversivité se dégageant de leurs pratiques. Puis l'excitation du début s'atténuant, elles ont intensifié leur consommation. Les amatrices de X se sont tournées vers des contenus de plus en plus hard. Pour celles tchatant en ligne, les simples flirts ont fait place à des dialogues beaucoup plus crus, puis à des échanges d'images ou de vidéos perso. Les dépendantes ayant choisi de rencontrer "en réel" leurs conquêtes en ligne, expriment avec elles une sexualité de plus en plus crue, de plus en plus aventureuse.

 

Tout comme les dépendants hommes, les addicts femmes sont en permanence à la recherche d'un shoot de meilleure qualité, capable de leur procurer toujours plus d'excitation. Le schéma de la dépendance en cinq phases, mentionné dans l'article "Définition de la pornodépendance", s'applique donc de manière similaire, aux femmes comme aux hommes.

 

Pour rappel, l'excitation préalable entraîne la consommation, à laquelle suit le dégoût. Puis, à cause des effets de manque, le dépendant recommence à ressentir l'excitation pornographique, et à recommencer. Ce qui relance le cycle. Une dernière phase, celle du passage à l'acte, évoquée plus haut, peut intervenir. Le schéma détaillé et les développements qui y sont liés, figure à l'article "Définition de la pornodépendance".

 

La perte du contrôle de la consommation

 

Les dépendants hommes et femmes perdent rapidement le contrôle de leur consommation, et se mettent à chercher du X par besoin et non plus par plaisir. Ainsi, les 10 minutes de surf peuvent devenir plusieurs heures, notamment en soirée ou en week-end. Bien qu'elles essaient de se convaincre qu'elles peuvent arrêter quand elles veulent, les dépendantes finissent toujours pas revenir à la pornographie - tant qu'elles n'ont pas entamé une véritable démarche de sevrage. Elles finissent par rechercher du contenu qu'elles pensaient abhorrer, et se dégoûtent elle-mêmes de ne plus avoir le contrôle de leur consommation.

 

La consommation au-delà du dégoût, et l'impossibilité de s'arrêter, sont caractéristiques de l'addiction. Cette même addiction que l'on retrouve avec n'importe quelle drogue dure.

 

De très fortes difficultés, voir une impossibilité, à arrêter la consommation

 

Corollaire de l'addiction, les dépendantes ne peuvent se passer de consommation sans ressentir un effet de manque très prononcé. Toute période de privation entraîne des effets de manque, caractérisés par une forte anxiété et une profonde angoisse. Les risques de rechute sont importants, ce qui impose une vigilance de tous les instants. Les tentations sont les plus fortes dans les moments de fatigue, de stress ou de doute. Chaque rechute entraîne chez les dépendantes un profond sentiment d'impuissance, de honte ou de culpabilité. Elles ont l'impression que quoiqu'elles fassent, elles finiront toujours par retomber dans la pornographie.

 

Le caractère obsessionnel de la consommation

 

A l'instar des dépendants hommes, les dépendantes femmes un peu plus touchées, pensent porno toute la journée. Elles attendent les moments de tranquillité pour pouvoir consommer. Certaines consomment sur des lieux à risque, comme par exemple au travail, alors qu'elles savent qu'elles peuvent être surprises dans leur consommation. Ces femmes ressentent un sentiment de vide si elles n'ont pas accès à leur dose de X. Nombre de dépendantes ont déclaré devenir irritables, voire agressives avec leur entourage, si elles n'arrivent pas à trouver un moyen d'obtenir leur shoot de X rapidement. C'est une des caractéristiques essentielles de l'addiction: l'impossiblité de contenir son état, en cas de difficulté d'accès au support addictif.

 

La "pornographisation" des situations de la vie quotidienne

 

Tout comme les dépendants masculins, les dépendantes ont fortement tendance à "pornographiser" chaque situation de la vie quotidienne. Le moindre sourire masculin, la moindre attention désintéressée, est inconsciemment interprétée comme une tentative d'approche sexuelle; ce qui a pour effet de réenclencher, dans l'esprit de la dépendante, la mécanique de l'excitation pornographique.

 

Les dépendantes, à l'instar des dépendants, n'arrivent plus à interpréter correctement les signaux envoyés par leur interlocuteur. Certaines, pourtant à la recherche d'une relation sérieuse, ne savent plus s'adresser aux hommes que par le teasing, c'est à dire la formulation d'allusions plus ou moins voilées quant à leurs compétences sexuelles. Ce qui a pour effet de surprendre leurs interlocuteurs, et d'empêcher la construction de toute éventuelle relation basée sur un échange affectif et non uniquement sexuel. Nombre de dépendantes déplorent d'ailleurs que les hommes "cèdent" trop facilement à ce teasing, et aimeraient vraiment qu'on leur résiste. En cela, leur attitude est une bouteille jetée à la mer.

 

La dévaloration de soi

 

Tout comme les dépendants hommes, les femmes qui ont pris conscience de leur addiction, disent détester consommer, mais consomment pourtant toujours. Ce qui illustre la dualité du comportement addictif; je sais que ce que je fais ne m'est pas bénéfique, je sais que je n'aime pas le faire, mais je le fais, car j'en ressens le besoin.

Les conséquences psychologiques et morales sont évidentes. La dépendante à la pornographie se sent faible, impuissante face à son état. Elle désespère d'arriver un jour à se sevrer. Chaque échec est vécu avec fatalité: si je ne suis puis arrivée aujourd'hui, pourquoi y arriverai-je demain? Du coup, elles baissent les bras.

 

Un sentiment de honte, de dégoût, de culpabilité, voire de colère, suit souvent la consommation. La dépendante s'en veut d'avoir encore consommée, d'avoir encore démontrée qu'elle était faible. Cette sensation est décuplée chez celles engagées dans des passages à l'acte. Chaque chat érotique, chaque webcam, chaque aventure ayant pris racine dans leur dépendance, est vécu comme une sorte de prostitution, une instrumentalisation de leur corps afin de nourrir leur dépendance. Elles se sentent prisonnières de leur addiction.

 

Certains dépendants ont essayé de s'accomoder tant bien que mal de la situation, estimant être capables de se contenir à un niveau d'addiction qu'il juge "raisonnable". Ce qui n'est évidemment pas la solution! Le dépendant va dépenser plus d'énergie et de volonté, à maintenir un état de dépendance qu'il estime acceptable, en lieu de place de se sevrer complètement, ce qui lui apporterait pourtant beaucoup plus de bénéfices. Les risques de sombrer complètement vers une dépendance beaucoup plus profonde, sont également très élevés.

Une intériorisation des rôles pornographiques dans la sexualité

 

Chez les dépendants hommes, la pornographie a codifié la façon d'envisager la sexualité. Ils copient ce qu'il voit dans les fims, et se comportent de façon mécanique avec leurs partenaires sexuel(le)s. Ils ne savent plus exprimer d'émotions dans leur sexualité. Leur problème vient précisemment de là: ils "baisent" indépendamment des sentiments qu'il ont pour leurs partenaires. Ces dernières leur reprochent souvent de ne pas ressentir un attachement.

 

Les femmes dépendantes à la pornographie intègrent cette même violence, marquée par leur soumission au corps masculin. C'est par exemple pour cela que le fantasme de la prostitution apparaît chez certaines dépendantes. Cette constatation montre à quel point la pornographie tend à codifier nos rôles sexuels. Elle pénètre nos cerveaux et nous indique les conduites à tenir. Dépendants et dépendantes finissent par oublier comment faire l'amour, et ne savent plus que baiser. Ce que les femmes du panel déplorent.

 

Une diminution de la libido

 

Effet plus volontiers cité par les hommes que les femmes, les dépendants ressentent parfois une baisse significative de leur libido avec leur conjoint. L' excitation sexuelle des dépendantes est en effet réorientée autour de la pornographie, ou d'amants occasionnels. Elles ne savent plus être excitées que par les scénarios d'essence pornographique.

Or, la sexualité du couple est normalement marquée par l'échange affectif, la tendresse réciproque, et une certaine répétition rassurante. Elle a fait l'objet d'une négociation préalable entre les deux partenaires qui se connaissent et se respectent. Tandis que la sexualité montrée par les films pornographiques, elle, joue sur le fantasme de l'inconnu (la situation ou le partenaire), sur la relation sans conséquence, sur l'absence de limites, sur le renouvellement constant des corps. Deux visions de la sexualité fort peu compatibles.

 

B. Différences avec les dépendants masculins

 

Une dichotomie dans la façon d'aborder la sexualité

 

Nous l'avons vu au paragraphe précédent, dépendants et dépendantes intègrent les représentations pornographiques dans leur sexualité. Mais une variation importante intervient, chez les dépendantes ayant des rapports sexuels occasionnels avec des hommes rencontrés en ligne. D'un côté, elles mènent avec leurs amants d'un soir, une sexualité violente, masochiste, calquée sur ce que leur enseigne la pornographie. Et de l'autre, elles espèrent souvent rencontrer le partenaire idéal, avec lequel elles pourront construire une véritable relation, et avec lequel elles entendent avoir des rapports beaucoup plus marqués par la tendresse et l'affection. Le dédoublement de la personnalité se prolonge dans le lit: d'un côté, il y a la "femme pornographique", celle des amants d'un soir. Et de l'autre, il y a "la femme affective". Une dépendante expliquait même avoir entamé une relation avec un homme, sur laquelle elle fondait beaucoup d'espoirs. Elle a finalement souhaité y mettre un terme, quand ce dernier a souhaité passer à une sexualité un peu plus mécanique. Cette dernière, en tant que dépendante, avait depuis de longues annéees, des rapports violents avec des hommes de passage. Elle ne concevait pas être capable d'avoir une relation stable avec un homme aux désirs sexuels trop "mécaniques".

On voit ici encore combien, pour les femmes, la dépendance à la pornographie peut apparaître proche d'un autre phénomène, qui est la dépendance affective (voir plus haut)

 

Une dépréciation dans l'oeil du partenaire

 

Si certaines ont des conjoints eux-même dépendants ou amateurs de pornographie, d'autres ne tolèrent pas que leur compagne puisse consommer du X. Mais les raisons de ce rejet sont très différentes selon le sexe.

 

Les femmes n'aiment pas que les hommes consomment de la pornographie, car elles se sentent trahies, humiliées. Elles ont, à juste titre, l'impression que leurs compagnons les trompent avec ces icônes virtuelles.

 

Pour les hommes, la pornographie est plus volontiers considérée comme un passe-temps, sans dimension affective. Nombre d'hommes sont excités à l'idée que leur femme puisse consommer de la pornographie, sous la condition expresse que celle-ci se fasse dans le strict cadre conjugal. La femme semble avoir le "droit" de consommer du X, à condition que cette consommation soit orientée autour du plaisir du couple, et non de son plaisir propre. De par son caractère trivial, la pornographie est censée être une activité d'homme; une femme bien comme il faut ne peut donc consommer de la pornographie pour son plaisir propre. On retrouve là une des idées-bastions du machisme: celle opposant les filles bien, compagnes fidèles, et les filles faciles, qu'on définit ainsi par des moeurs présentées dévoyées. Les premières apparaissent respectables, et les autres non. A titre d'exemple, une dépendante du panel témoignait avoir été insultée et rouée de coups par son ex-compagnon, lorsque ce dernier a découvert sa consommation - ce qui a logiquement conduit la femme à mettre un terme au couple.

 

Une bien étrange et nauséabonde conception de la féminité qui doit son retour en force à la pornographie, qui n'a eu de cesse d'opposer la compagne, aux moeurs sexuelles classiques et à la moralité sauve, et la femme disponible des films pornographiques. Cette même opposition est aujourd'hui récupérée par la jeunesse des milieux difficiles, pour laquelle le porno constitue la seule forme d'éducation sexuelle (C).

 

Tout comme les hommes, la dépendance des femmes semble donc bien un facteur très fragilisant pour le couple. Corollaire de l'observation précédente, la majorité des dépendantes cache leur consommation à leur conjoint. Il s'agit évidemment d'une tendance, certaines dépendantes expliquant avoir ressenti une forme de libération, en arrivant à évoquer le problème avec leur compagnon. Toutefois, parmi les dépendantes dont la consommation est connue une seule mentionne être aidée dans son sevrage par son compagnon. Les autres déplorent ne recevoir aucun soutien.

 

A noter que les dépendantes semblent arriver à masquer mieux que les hommes leur consommation de X, puisqu'une seule mentionne avoir été "découverte" par son partenaire. Sans doute les hommes ne se méfient-ils pas autant que les femmes, du danger que peut représenter la pornographie pour leur couple. Sans doute aussi ne s'attend-on pas à ce qu'une femme consomme de la pornographie, et a fortiori en devienne dépendante.

 

Une addiction à la sensation (cas des dépendantes engagées dans une démarche de passage à l'acte)

 

Nombre de dépendantes engagées dans une forme de passage à l'acte, ont témoigné être également "accrocs" aux émotions et sensations qu'elle ressentent lorsqu'elles s'exhibent ou lorsqu'elles rencontrent des hommes du Net. Elles y puisent un mélange d'adrénaline et d'émotion forte, encouragées par un certain goût de la transgression. D'autres affirment être simplement accrocs à la charge émotionnelle et à la décharge hormonale -notamment d'adrénaline - entraînées par le fait de faire l'amour ou d'avoir un orgasme.

 

Le hic, c'est que les dépendantes, en tant qu'addicts, sont en permanence à la recherche de nouvelles sources d'excitations. Ce qui peut les entraîner toujours plus loin dans leurs pratiques. Certaines expliquent avoir peur de leur propre absence de limites. Une dépendante expliquait avoir eu à plusieurs occasions des rapports non protégés, et ressentir à chaque fois une énorme peur... mais recommencer tout le temps, à son grand désarroi.

 

Des états dépressifs beaucoup plus récurrents, et de plus grande ampleur

 

La dépendance pornographique, ainsi que la prise de conscience de cet état, peut générer des états dépressifs. Le dépendant se sent coupable, honteux de sa consommation. Il a l'impression d'être impuissant face à son addiction, sensation renforcée si ses premières tentatives de sevrage se sont soldées par un échec. Il manque de confiance en lui, et déplore n'avoir personne à qui se confier.

 

Les dépendantes femmes ressentent de façon beaucoup plus intense ces états dépressifs que les hommes. Cela est d'autant plus vrai chez celles ayant aussi à faire face à une dépendance affective. Ces états s'accompagnent parfois de pulsions morbides (pensées suicidaires, d'automutilation, actes autodestructifs). Les rapports avec des hommes de passage sont d'ailleurs souvent vécus comme des fuites en avant, une façon pour les dépendantes d'oublier leur état par le sexe à outrance.

 

Ce qui produit l'effet contraire ! Ces relations, par leur nature, ne peuvent combler la manque affectif ressenti par les dépendantes. Bien au contraire, elles entretiennent l'idée qu'aucune affection ne peut être obtenue d'un homme sans promesses sexuelles. Ce qui constitue un excellent terreau pour la naissance d'une dépendance affective et entretient l'état dépressif.

 

III. COMMENT SE SORTIR DE LA PORNODÉPENDANCE ?

 

En résumé, les femmes dépendantes ne doivent pas se considérer comme à part. Les manifestations de leur état peuvent être différentes de leurs homologues masculins, mais leur dépendance puise ses sources dans les mêmes maux que les hommes. Et c'est justement sur les sources de cette pornodépendance qu'il convient d'effectuer un travail.

 

J'invite donc les dépendantes à prendre connaissance de l'article Comment se sortir de la pornodépendance, et à en suivre méticuleusement les indications.

 

Concernant plus spécifiquement les dépendantes engagées dans des passages à l'acte, il est URGENT qu'elles recentrent leurs pratiques. Aucune dépendante ne peut trouver le salut dans l'exhibition sur le web, ou dans la multiplication d'aventures sans lendemain. Les hommes à qui elles offrent leur corps ne feront que leur renvoyer une image négative d'elles-mêmes: celle de la femme objet, qu'on apprécie pour ses promesses, mais pas pour ce qu'elle est. Celle qu'on jette également après utilisation, et avec laquelle aucune vie à deux n'est sérieusement envisageable..

 

Vous avez parfaitement le droit, en tant que dépendante, de rechercher l'âme soeur! Mais soyez prudentes et honnêtes dans vos recherches. Evitez les sites de rencontre en ligne, ou du moins, sélectionnez les plus sérieux. Privilégiez les rencontres issues du mond réel.

 

Les dépendantes victimes de dépendance affective doivent également traiter ce problème, en parallèle avec leur dépendance pornographique. Les deux problèmes étant liés de façon plus ou moins étroite, il est impossible de guérir l'un, sans soigner l'autre.

 

AFREG. 4ème version de l'article - décembre 2016.

 

Citations:

 

A. Les témoignages ayant servi de base à la rédaction de cet article, sont issus des forums "Orroz" (www.orroz.net), "Dépendance sexuelle" (entraide.au-quebec.info) et "Porno Dépendance" (www.pornodependance.com)

B. Un tableau synthétique des âges et situation familale des dépendantes du panel, est consultable ici

C. Alice au pays du porno. Ados: leurs nouveaux imaginaires sexuels. Michela Marzano et Claude Rozier, Editions Ramsay, Questions de Familles, 2005.

D. Ces chiffres constituent une moyenne établie par la version papier du magazine Capital, à partir "des entretiens menés avec de nombreuses escorts dépuis juin 2010. Ils sont susceptibles de changer selon le marché" (Olivier Bouchara, Capital no226, Juillet 2010, p73)

 

 

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