QUE PUIS-JE ESPÉRER DE MON SEVRAGE ?

 

 

 

Il peut être angoissant pour le dépendant qui se lance sur le chemin du sevrage, de ne pas savoir où il met les pieds. Car après tout, comme vivre sans pornographie, quand on en consomme régulièrement, parfois depuis des années? En somme, y'a't'il une vie après le porno?

Mais rappelez-vous que vous n'êtes pas la premier à vous embarquer dans l'aventure du sevrage. Ces inquiétudes, cette angoisse, d'autres les ont ressenties avant tout. Leurs parcours sont riches d'enseignement.

 

Cet article a été çoncu entièrement à partir du vécu des membres du forum, et plus particulièrement de ceux qui, tenant un carnet, viennent s'exprimer régulièrement sur leurs avancées. Leurs expériences vous permettront de vous rassurer sur l'utilité du sevrage (I), et vous renseigneront aussi sur les "effets secondaires" entraînés par le grand chamboulement, dans lequel vous vous apprêtez à vous lancer (II). Encore une fois, rien d'inquiétant, juste un objectif en ligne de mire: une vie sans pornographie.

 

 

I. LES EFFETS ATTENDUS DU SEVRAGE

 

Quelque soit les raisons qui vous amènent à vouloir arrêter votre dépendance, elles sont bonnes ;-) Mais vous êtes sans doute loin de vous douter de tous les bienfaits que va vous apporter l'arrêt de la pornotoxicomanie.

Dans les moments de doute, quand vous sentirez les tentations vous reprendre, venez relire cette partie de l'article. Cela vous permettra de vous souvenir combien vous avez à gagner, à sortir définitivement du cycle de la pornodépendance.

 

A. Les effets comportementaux attendus

 

Le sevrage permet de retrouver confiance en soi

 

Le dépendant a souvent une image négative de lui-même.

 

D'abord, il a honte de sa consommation. Il se sent comme un monstre, un pervers. Il ne sait pas comment s'arrêter, et a l'impression d'être le seul dans son état. Il a peur de lui, peur de ce qu'il pourrait devenir. Un véritable dédoublement de la personnalité qui peut se révéler terrorisant.

Ensuite, le dépendant se sent généralement honteux, piteux de s'être fait piéger par la pornographie - surtout si des précédentes tentatives de sevrage ont échoué.

 

D'autant plus qu'il est relativement difficile de parler à coeur ouvert du problème à sa famille ou à ses amis! Cette solitude renforce le sentiment d'impuissance qui habite le dépendant (voir à ce titre l'article "Définition de la pornodépendance", partie II.D, "La pornodépendance se manifeste-elle aussi en société?")

 

Le sevrage va vous permettre de faire exploser ce cycle de dévalorisation, en vous donnant ce que le porno vous refusait: un combat à mener, un but à atteindre. Au bout du tunnel, il y a cet homme ou cette femme, cette version de vous-même libre de toute dépendance, épanouie et fière. Le sevrage va vous permettre de rencontrer cette personne.

 

Vous allez apprendre à vous valoriser. Vous allez vous rendre compte que les "montagnes" que vous pensiez devoir affronter, ne sont nullement infranchissables. Vous allez vous étonner de vos propres progrès. Le désespoir de la dépendance fera bientôt place à la fierté du sevrage réussi.

 

Au fur et à mesure que votre sevrage avancera, vous vous sentirez à nouveau libre de faire ce pour quoi vous n'aviez soit disant plus le temps, ou plus l'envie:aller vers les gens, sortir entre amis.... Vous vous souviendrez que vous n'êtes pas qu'un pornoaddict; que vous valez beaucoup plus que ça.

 

TÉMOIGNAGE DE YANN, EX-PORNODÉPENDANT DÉSORMAIS SEVRÉ, 16 NOVEMBRE 2010

 

"Je partage un sentiment de liberté avec mon corps, rien ne m'est dicté, je résiste aux pulsions avec rigueur. J'en ressort plus heureux lorsqu'une nouvelle pulsion est maitrisée (...) les bienfaits se ressentent surtout dans ma vie sociale, je partage mon enthousiasme, fait preuve d'assurance, et j'ai eu le plaisir si petit soit-il d'avoir des remarques positives de mon entourage à ce propos. Bilan: énergie, confiance en soi, gain de temps, sommeil régénérateur, concentration, et j'en passe ... Je crois que le premier mois passé est libérateur, et je compte bien ne pas m'arréter là !"

Source : Témoignage issu du forum du www.pornodependance.com

 

 

 

Le sevrage favorise la sociabilité

 

Le dépendant se sent souvent relativement seul. La consommation de porno est une activité chronophage, qu'on ne peut de surcroît que rarement partager. Aussi, tout le temps passé à surfer sur des sites X ou à lire des revues porno, est du temps "socialement" gaspillé.

 

De surcroît, dans certains cas de dépendances lourdes, l'addict perd peu à peu tout attrait pour les activités qui ne lui apportaient aucune stimulation sexuelle. Il préfère donc se replier sur son matériel pornographique, plutôt que de sortir entre amis ou de voir la famille.

 

Enfin, le porno est très très souvent destructeur pour le couple. C'est une activité qu'on ne partage que très rarement avec son conjoint; et la plupart du temps, les hommes font en sorte de cacher au mieux leur consommation. Et pour cause! Peu de femmes accepteraient sous leur toit l'odieuse concurrence des poupées pixellisées ou de papier glacé.

 

(voir à ce titre l'article "La pornographie nuit aux relations conjugales et familiales")

 

Grâce au sevrage, vous allez réapprendre ce que les mots "vivre en société" veulent dire. Vos congénères humanoïdes vont regagner de l'intérêt à vos yeux. Car, la vraie vie est là, et non pas à se masturber devant un écran ou avec un magazine porno ouvert devant soi. Vous retrouverez rapidement le goût pour les sorties entre amis ou les dîners romantiques Vous aurez envie de rattraper tout ce temps perdu, ce temps consumé par le porno.

 

Le contact avec les femmes est aussi grandement facilité par le sevrage. Certains dépendants sont comme paralysés face aux jolies femmes, tellement ils sont constamment bombardés de signaux pornographiques en présence de la gente féminine. Mais le sevré, libéré de ces tourments, redevient capable de s'adresser à une femme attirante sans forcément la voir comme un bout de viande. Il sait également maîtriser l'éventuel attirance sexuelle que cette dernière pourrait exercer sur lui. Il est également capable d'envisager la vie de couple non pas uniquement sur le potentiel de galipettes de son partenaire, mais aussi sur une vraie capacité d'échanges et de partage.

 

 

TÉMOIGNAGE DE FREEFROMHELL, PORNODÉPENDANT EN SEVRAGE, 11 JUILLET 2018

 

"J+14 aujourd'hui!

Cela signifie 13 jours complets sans PMO ! Un record pour cette année 2018! Mais il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin. Mon objectif est toujours 30 jours sans porno... puis aller plus loin évidemment. Je progresserai pas à pas, je l'ai déjà dit, ça peut prendre du temps. Il faut bâtir sur les succès déjà obtenus, un peu comme l'équipe de France de football!

Sinon je me sens bien. Mon cerveau revient à la normale. J'ai de gros fantasmes à certains moments mais j'arrive facilement à réfréner mes envies (d'ailleurs assez peu fréquentes) de porno. Ma vie n'est pas (aucune vie ne l'est) parfaite, mais au moins je ressens vraiment les joies et les peines, les plaisirs et les douleurs... bref je ne me complique plus la vie. Oui car toute addiction rend la vie plus difficile c'est un fait indéniable..."

 

Source: Témoignage issu du forum du www.pornodependance.com

 

 

Le sevrage rend moins irritable

 

Comme pour n'importe quelle drogue, le dépendant n'arrivant pas à avoir accès à sa dose devient irritable, agressif, parfois confus dans ses actions. Un comportement que l'entourage a beaucoup de peine à comprendre, dès lors qu'il ne connaît pas l'état d'addict du dépendant.

Dans les cas de dépendances les plus lourdes, l'irritabilité est presque constante. Parce qu'il n'est pas toujours facile, dans une journée de travail ou de cours, de trouver un accès tranquille à un ordinateur ou à un lieu où pouvoir se masturber.

 

Mais une fois le mécanisme du manque cassé, ces états d'irritabilité cesseront. Vous remarquerez qu'une fois sevré, votre entourage vous trouvera apaisé, plus détendu, comme libéré. Tout simplement parce que vous n'êtes plus enchaîné au boulet de votre addiction.

 

TÉMOIGNAGES D'ANCIENS PORNODÉPENDANTS DÉSORMAIS SEVRÉS

 

Témoignage de Néo MPD, 23 février 2015
"Pour ce qui est de remettre les pieds, les mains, la tête et tout le reste dans le monde réel: en serait-ce que par le temps et l'énergie que le sevrage nous redonne, il n'y a pas photo ! (...) Et je suis surtout moins sur les nerfs. Avant dès qu'on me demandait de mon temps (...) j'avais envie de hurler, d'envoyer chier tout le monde parce que je ne voulais que mon porno. Je prenais sur moi mais j'en voulais au monde entier. Et évidemment ça se voyait (...)
"Etre meilleur? Le sevrage n'est pas miraculeux :-) Non mais il est vrai que nos relations aux autres sont plus détendues et ils le ressentent. Et ça fait une différence énorme. Cela donne peut-être l'impression, vu de l'extérieur, qu'on est devenu meilleur. On est juste redevenu nous-même (...)
En tout cas je peux te dire que mes enfants, sans savoir exactement ce qu'il s'est passé me trouvent bien plus "sympa" et ils me l'ont dit il n'y a pas longtemps.
En gros: tu peux être certain que la réussite du sevrage, sans tout résoudre, te rend la liberté. (...)

 

Témoignage de Daniel, 10 février 2011

"J'étais "addict" (à peu près 1 à2 heures par jour, avec masturbation) (...) je pense que cela perturbait mon cerveau , car selon ma femme j'étais devenu agressif , impatient...
Maintenant je me sens beaucoup mieux : a l'écoute des autres, serein, bien dans ma peau.Vraiment cela vaut le coup de changer, l'impression de renaitre.
"


Source : Témoignages issus du forum du www.pornodependance.com

 

 

Le sevrage atténue les états de déprime

 

Les pornodépendants ressentent une forme d'amertume, de tristesse générale liée à leur état. Ils sont de ce fait souvent traversés par des phases de déprime, plus particulièrement marqués durant les états de manque. Comme dans toute dépendance, le pornoaddict alterne phases d'euphorie (excitation puis satisfaction sexuelle) et effets de descente.

 

Les effets de descente sont parfois salutaires, car ils peuvent agir d'électrochocs pour débuter un sevrage. Mais dans la majorité des cas, ils enfoncent le dépendant dans une amertume toujours un peu plus profonde.

 

Le dépendant qui se sevre, ne vit les effets de descente que de manière très atténuée. Tout simplement pace qu'en ne "planant" plus très haut, il évite de descendre très bas. De plus, le sevrage donne à l'addict un but, et une vision beaucoup plus optimiste de lui-même. Il l'aide à se valoriser, à relever la tête et aller de l'avant. Un peu d'autosatisfaction, ca ne fait jamais de mal dans les moments de blues!

 

 

TÉMOIGNAGES D'ANCIENS PORNODÉPENDANTS DÉSORMAIS SEVRÉS

 

Témoignage de Tombierbienbas, 01er octobre 2014

''J'ai 28 ans et j'ai été pornodépendant pendant 14 ans, cela fait maintenant 7 mois que je suis en sevrage, aujourd'hui je me sens très différent, plus de flash porno, plus de pulsion (...)
Je suis en train de devenir l'homme que j'ai toujours rêvé d'être.
Je suis plus en forme, plus joyeux, plus attentif, plus fier de moi, plus de mensonges. Je me sens bien, tout simplement (...)
Sans l'addiction, j'ai gagné de la confiance en moi, une meilleur estime de moi-même, je reprends goût aux choses simples de la vie, je me sens avoir les pieds sur terre et je peux me regarder dans une glace.
Je suis un autre homme, n'ayez pas peur de le devenir, c'est possible, sortir du déni c'est démarrer une nouvelle vie"

 

Témoignage de Weezy, 11 mai 2011

"Je me sens plus fort chaque jour, même si la tentation est encore forte, je commence a etre mieux armé ! J'ai de plus en plus de moment ou je me sens libre et de moins en moins de déprime. J'ai beaucoup moins de sautes d'humeur, je suis beaucoup plus constant. En bref je deviens une meilleure personne. Le combat est encore long ! Mais mes amis je suis fier de vous annoncer : 5 semaines sans pornographie"

 

Témoignage de Yann, 30 décembre 2010

"Je pense m'être libéré de ce mal, la pornographie. Cela fait maintenant plus de 2 mois que je ne me masturbe plus, que je ne visionne plus de pornographie. (...) Ma vie a changé, la morosité et le spleen qu'entraînait la masturbation/pornographie a laissé place à la motivation et à un sentiment de bonheur à la plupart de mes réveils (bonheur qui vient du fait de décider de son sort selon ses actes, de manière active !) (...)"

 

Source : Témoignages issus du forum du www.pornodependance.com

 

 

Attention toutefois à ne pas confondre les états de déprime, qui sont des passages à vide temporaire, avec une dépression dont les effets sont beaucoup plus tenaces.

La pornodépendance ne rend pas à elle seule dépressif. Mais elle peut jouer un rôle si elle se cumule à d'autres sources anxiogènes.

Si vous avez un doute, pour vous aider à faire la différence entre états de descente et dépression, posez-vous ces simples questions:

- à part ma pornodépendance, y'a-t-il d'autres domaines dans lesquelles je ne me sens pas heureux? (travail, famille, amis...)

- ai-je certaines pulsions (envies sucidaires, automutilation, actes autodestructifs) devant m'alerter sur mon état?

- m'arrive-t-il de pleurer après avoir consommé de la pornographie ?

- me sens-je en permanence stressé, angoissé ou déprime?

- ai-je l'impression d'avoir beaucoup plus d'états de déprime, que de périodes hautes?

 

Si vous répondez oui à au moins trois de ces questions, il est sans doute temps de consulter un spécialiste, comme un psychiatre ou un psychologue. Ce dernier vous aidera à travailer sur les problèmes de fond, ce qui vous libérera pour combattre votre pornodépendance.

Et si, aux questions précédemment citées, vous répondez seulement "oui" à deux questions ou moins, inutile de vous affoler! Votre état général s'améliorera au cours de votre sevrage.

 

Le sevrage permet de renouer avec une image saine du corps féminin

 

Parce qu'il est comme prisonnier de ses pulsions, le pornodépendant n'arrive plus à maîtriser leurs apparitions, et projette bien involontairement toutes sortes de fantasmes sur les femmes croisées dans la rue, mais aussi sur les collègues de bureau, voire les femmes de la famille.

La plupart des addicts vivent cette situation extrêmement mal. Ils ont l'impression d'être des pervers, des monstres obnubilés par le sexe, incapables de se contrôler. Un véritable sentiment de dédoublement de personnalité s'installe entre eux, entre celui qu'ils sont, et l'homo porno, cette accablante version d'eux-même avide de pornographie.

 

Par le sevrage, vous réapprendrez à ne plus voir les femmes comme des bouts de viande, et redeviendrez capable d'en apprécier la beauté sans que cela n'entraîne chez vous un débordement de fantasmes. Vous arriverez à nouveau à marcher dans la rue, la tête droite, sans être constamment assaillie par vos pulsions. Puis vous serez à nouveau capable de tenir une conversation avec une jolie femme, sans que cela ne déclenche en vous un raz-de-marée d'images pornographiques.

 

Rassurez-vous cependant, on ne vous demande pas de devenir des moines! Il est normal et humain, d'apprécier les charmes d'une jolie femme. Ce qui n'est pas normal, c'est d'être à chaque fois assailli de fantasmes, qui pervertissent la beauté de l'être regardé.

 

 

Le sevrage va vous permettre de vous réinvestir dans votre couple (ou dans la recherche d'une vie de couple)

 

La pornographie envisage la sexualité comme le début et la fin de tout. Nombre de dépendants ont donc du mal à faire durer une relation au-delà du seul cadre sexuel. Ils ne savent pas, ou plus, s'investir dans une vie de couple, où l'intérêt portée à l'autre ne se limite pas à son seul potentiel sexuel (voir l'article La pornographie nuit aux relations conjugales et familiales, partie IA "La sexualité vécue comme une fin en soi")

 

 

Le sevrage va vous réapprendre à ne plus voir l'autre uniquement comme un instrument sexuel. Vous vous souviendrez combien il est beau d'avoir de la complicité, de la tendresse à partager avec quelqu'un. Vous vous apercevrez que, contrairement à ce que sous-entendent les clichés médiatiques actuels, les gens, dans leur très grande majorité, n'envisagent leur sexualité qu'au sein d'une union de couple. Vous n'avez donc pas à être "une bête de sexe" pour être dans la norme.

 

Si vous êtes en couple, le sevrage va vous permettre de renouer avec la complicité des premiers moments, et avec un certain romantisme, une forme de tendresse que vous croyiez sans doute disparus.

Si vous n'êtes pas en couple, vous arriverez à nouveau à vous projeter dans un désir sain de vie à deux, et non plus uniquement dans une simple recherche de partenaires sexuels.

 

TÉMOIGNAGE DE CASSIS, COMPAGNE D'UN ANCIEN DÉPENDANT DÉSORMAIS SEVRÉ, 11 AVRIL 2017

 

"Aujourd'hui, je change ma signature de "Compagne de dépendant en sevrage" à "Compagne d'homme en cours de réhabilitation".
Cela fait à présent 7 mois que mon compagnon est en sevrage, j'ai pu voir beaucoup de changement positif en lui durant ce temps, plus d'échange, plus de romantisme, plus de discussion, plus d'émotions vécues et acceptées.
Je reprends petit à petit confiance en lui, même si certaines inquiétudes nous suivrons encore pour un temps.
Appelons ça de la vigilance et voyons-le de manière plus positive.... Je serai plus attentive aux changements de comportement et d'humeur que si rien n'était arrivé et le dialogue sera donc prioritaire.
Je le vois aussi reprendre confiance en lui, reprendre des décisions importantes pour sa vie et ça me réjouis beaucoup.
Je suis fière de lui, du chemin parcouru, je sais que ce n'est pas fini, mais là je pense que c'est vraiment en bonne voie.
Voilà, j'espère que ces lignes seront un encouragement pour certains, de se dire que oui, on peut changer et redevenir libre
".

 

Source : Témoignage issu du forum du www.pornodependance.com

 

 

 

TÉMOIGNAGE DE DANIEL, EX-DÉPENDANT DÉSORMAIS SEVRÉ, 14 FÉVRIER 2011

 

"Le sevrage, plus de 4 mois, sans aucune tentation ni envie de succomber (...) J'encourage tout le monde a suivre cette démarche car cela n 'a rien d'insurmontable , il suffit de vouloir, de ne pas se mentir , et être inconditionnel. Et quel bonheur après !J'ai l 'impression de renaître. Ma femme me dit que j 'ai changé d'une manière incroyable: pas d'agressivité, serein, intentionné... Je revis !"

 

Source : Témoignage issu du forum du www.pornodependance.com

 

 

 

B. Les effets attendus sur la sexualité

 

Le sevrage donne un meilleur contrôle de son excitation et de sa libido

 

La sexualité du dépendant est comme "détraquée". Sinon, comment expliquer qu'on puisse être excité par un défilé de corps pixellisés, mais plus par la promesse d'une relation sexuelle "réelle"? (Voir à ce titre l'article "L'altération de la sexualité du dépendant")

Le sevrage va "laver" votre cerveau, et à ce titre, vous ramener tout doucement vers une libido et une excitation dont vous serez le maître, et non plus l'esclave.

L'attrait pour les relations sexuelles "réelles" reviendra vite. Vous réapprendrez aussi à être excité par la simple joie de faire l'amour avec la personne avec qui vous avez choisi de partager vos jours. Parce que justement, c'est "elle"/"il" que vous avez choisi(e). Vous serez à nouveau capable de vous épanouir dans une sexualité dite "conventionnelle", c'est à dire ne rimant pas ave compétivité ou technicité, mais avec amour et tendresse.

 

TÉMOIGNAGES

 

Témoignage de Riri, ex-pornodépendant désormais sevré, 23 août 2012

"Jours sans porno: 241
Jours sans masturbation: 241 (...)
A la vue du compteur, ça va!!! Et ça va !!! (...)
Je suis content d'avoir mené mon sevrage. J'ai aujourd'hui une vie sexuelle très satisfaisante, raisonnable, amoureuse. Je ne me sens pas un surhomme, mais un homme. Mes projets s'éclaircissent, et je me pose moins de freins. Ce n'est pas tous les jours la fête!! Il y a bien entendu des jours moins heureux avec plus d'anxiété, mais rien à voir avec ce que je vivais avant!!
(...)"

 

Témoignage de Franck, ex-pornodépendant désormais sevré, 20 janvier 2011

"Tenez bon, je n'ai pas regardé une seule image porno depuis des mois, et pourtant je partais avec un sacré passif. Bref, moi je me sens mieux, moins fatigué à passer des nuits à mater des vidéos, et suis à nouveau très satisfait de ma libido."

 

Témoignage de Madame, future ex-dépendante, 12 décembre 2010

"(...) je me sens fière de moi, fière de ne pas me laisser dominer par mes pulsions mais au contraire de les dompter. je réalise que je suis capable de faire des choses qui me font du bien, et pas seulement des choses qui me détruisent. (...) Je me sentais nerveuse toute la journée car les images regardées la veille continuait à me "travailler ", il y avait comme une excitation que je ne parvenais pas a éteindre même en dehors des séances de visionnage."

En résumé, je dirais que débuter le sevrage a chamboulé ma vie (...) je me sens différente, et plus j'avance ,plus c'est facile, et plus ma motivation grandit, je me dis maintenant que c'est possible de m'en sortir"

 

Source : Témoignages issus du forum du www.pornodependance.com

 

 

 

Le sevrage permet de renouer avec une sexualité de couple épanouie

 

La majorité des dépendants en couple juge leurs rapports sexuels insatisfaisants. Deux raisons principales à cela:

- la sexualité du couple est généralement monogame, l'interdiction de l'infidélité étant une règle implicite de gestion de l'union. Or, la pornographie sollicite plus particulièrement les pulsions invitant au renouvellement permanent des corps (scènes de sexualité à plusieurs; rapports avec des inconnu(e)s...).

- la compagne ou le compagnon n'est pas l'actrice ou l'acteur pornographique. Il ou elle n'a sans doute pas envie de subir toutes les dépravations du X, ni d'être traité(e) comme une pièce de viande. Il ou elle aimerait sans doute plus de tendresse dans les rapports; ce qui est exclu dans la "sexualité pornographique". Un fossé se crée entre la sexualité dont rêve le dépendant, et celle que désire son partenaire. La frustration s'installe des deux côtés.

 

Dans une sexualité de couple, même s'il peut éventuellement y avoir une part d'agressivité mutuellement consentie, on attend toujours de l'autre de l'attention et du respect. Or, le sexe pornographique est technique, violent, performant, mais il est tout sauf tendre et respectueux. Le porno n'apprend pas à faire l'amour, mais juste à baiser pour son propre compte, pour sa seule et égoïste jouissance.

 

Parmi tout ce que la pornographie a d'insidueux, cest notamment qu'elle vous fait croire qu'elle va enrichir votre univers sexuel, en vous donnant de nouvelles idées. En fait, c'est tout l'inverse! L'imagerie pornographique s'empare de vous, et détruit votre propre capacité à fantasmer par vous-même. Vous ne "fantasmez" plus, vous ne faites que copier-coller ce que vous avez vu dans les films. Votre compagne ou votre compagnon ne vous a-t-elle(il) jamais reproché de vous comporter comme si vous étiez sur un plateau de tournage X?

 

Avec le sevrage, vos propres désirs et votre libido vont renaître, et vous serez bientôt capable de formuler des fantasmes bien à vous - c'est à dire marqué par votre propre passé, par le contexte, et par la personne avec qui vous êtes. Vous vivrez donc une sexualité beaucoup plus originale et inventive que celle que vous vendait la pornographie. Cette sexualité, surtout, vous la construirez à deux. Cela va peut être prendre un petit peu de temps, mais la solution est en vous. Vous avez sans doute eu des rapports sexuels beaucoup plus complices avant d'être pornodépendant, c'est donc toujours en vous. Et si la pornographie a toujours accompagné votre sexualité, rassurez-vous, l'intimité, cela s'apprend (ou se réapprend) très bien!

 

Pour plus d'informations sur les effets de la pornodépendance sur le couple et la sexualité du couple, je vous invite à prendre connaissance de cet article.

 

 

TÉMOIGNAGES

 

Témoignage de NéoPMD, ex-dépendant désormais sevré, 23 février 2015

"Pour les désirs, là aussi, les changements sont énormes. Ils se résument à plus de besoins mais que des envies": envie de lui donner du plaisir, envie d'être à son diapason, envie de la désirer (...)
Du coup, en retrouvant une libido aussi mais moins exigeante, moins tyrannique, je ne me sens plus frustré. Je profite de ce qui m'est donné, je peux recommencer à demander sans que cette demande soit stressante pour elle: c'est oui tant mieux, c'est non pas de souci
s (...)"

 

Témoignage de Léa, compagne de dépendant, 21 juin 2011

"Depuis il a changé (...) Il est redevenu doux et prévenant, alors qu'il n'avait plus aucun désir pour moi, nous avons fait l'amour 3 fois sur le week-end et avec tendresse (...) le combat ne fait que commencer mais j'ai de nouveau espoir. (...)

 

Témoignage de Oups71, compagne de dépendant, 14 juin 2011

"Je rentre tout juste de mon week-end avec mon ami (...) j'ai passée deux jours super avec lui (...) il m'a fait l'amour, là ce n'etait pas de la baise , juste me faire l'amour ! Avec de la tendresse , c'etait beau ........propre ! On a beaucoup discuté après, dans les bras l'un de l'autre ! (...)"

 

Témoignage de Red, futur ex-dépendant en cours de sevrage, 06 décembre 2010

"Je suis en sevrage depuis cinq semaines (...) Avec mon épouse, je me surprends à lui dire des mots tendres; à la caresser sans envie sexuelle .Et pendant les rapports, j’ai découvert le plaisir des préliminaires: caresses,baisers passionnés; je suis plus sensuel ; je n’ai plus de troubles d’érection; j’éprouve une grande jouissance."

 

Source : Témoignages issus du forum du www.pornodependance.com

 


L'amélioration de la qualité des érections

 

La sexologue Andrée Matteau (dont les travaux sont notamment cités par le sociologue Richard Poulin dans son livre "La Violence pornographique") a établi de longue date qu'une surconsommation de pornographie pouvait entraîner des troubles de l'érection allant jusqu'à l'impuissance.

Schématiquement, le cerveau du dépendant est tellement habitué à trouver sa source d'excitation dans le porno, qu'il ne sait plus y arriver sans. Les rapports sexuels sont alors vécus par le dépendant comme une épreuve, dans la mesure où il a de grandes difficultés à maintenir une érection sans stimulation pornographique. Le plaisir fait place à une sorte d'angoisse, de dépit face à l'acte.

De plus, nombre de dépendants ont un rythme de masturbation très soutenue. Or, le corps est une machine avec ses propres limites: on ne peut lui demander de maintenir une excitation physique permanente.

 

Si le sevrage est sérieux, les érections vont regagner rapidement en qualité. D'abord, l'arrêt de la masturbation entraîne mécaniquement un regain de vitalité sexuelle (l'énergie physique dépensée pour se masturber est économisée) Puis, au fur et à mesure qu'il s'habituera à être privé de pornographie, votre esprit va se "repositionner" vers une autre source d'excitation. Petit à petit, votre mémoire et votre subsconcient vont se désengorger de toute l'imagerie pornographique qu'ils ont pu stocker. Un peu à la manière des poumons d'un ancien fumeur, votre esprit va se regénérer, redevenir "sain".

Avec le retour des érections, revient celui du plaisir. Les dépendants, le plus souvent, ont appris à se satisfaire d'érections bâclées, sans véritable appréciation de la montée de l'orgasme. Tout simplement parce que la masturbation est alors exécutée beaucoup plus au titre du besoin, que du plaisir.

 

Cette partie là du sevrage va sans doute prendre un peu plus de temps que les autres. Les images à caractère sexuel sont celles qui imprègnent plus durablement notre esprit; elles sont donc aussi celles qui sont le plus difficile à faire disparaître.

 

TÉMOIGNAGES

 

Témoignage de Numa, compagne de dépendant, 21 mars 2011

"J'avoue que la masturbation me titille parfois mais avec des périodicités de 3 ou 4 jours. J'essaie de l'éviter tant que possible mais parfois ça me démange. Dans ce cas, j'évite d'aller au bout. Ce que ça m'a permis de constater c'est que je n'ai plus besoin de faire nécessairement appel à des images pour maintenir l'érection. Ce matin j'ai eu une solide érection (pas une matinale, une vraie) qui a eu du mal à s'en aller alors que je ne faisais en aucun cas appel à des images. C'est vraiment une seconde naissance pour moi. Quel bonheur!"

 

Témoignage d'Ethanol, pornodépendant, 20 février 2011

"Ça fait 20 jours aujourd'hui que je n'ai rien fait, autant au niveau pornographique qu'au niveau masturbatoire. Ce matin, j'ai eu une solide érection, cela en était même pas croyable. Je ne me souviens même pas avoir eu une érection matinale aussi intense dans toute ma vie, car, habituellement, je me masturbais presque continuellement, alors ma libido a toujours été drastiquement basse. "

 

Source : Témoignages issus du forum du www.pornodependance.com

 

 

 

II. LES EFFETS IMPRÉVUS DU SEVRAGE

 

Durant le sevrage, vous allez passer par différents phases temporaires, auxquels vous ne vous attendiez pas forcément. Rien de grave cependant! Il ne s'agit que de phénomènes transitoires, étapes obligées sur la route du sevrage.

 

A. L'évolution de l'humeur

 

L'irritabilité, entraînée par les premières sensations de manque

 

Certains dépendant expriment devenir irritables, voir agressifs en début de sevrage. Cela est dû à l'effet de manque. Votre corps et votre esprit répondent à la suppression de leur dose de pornographie habituelle. Ils refusent le sevrage que vous tentez de leur imposer, et ils vous le font savoir.

Cet effet est l'un des plus temporaires. Rapidement, votre métabolisme va passer du refus du sevrage, à la volonté d'adaptation. Aussi, même si vous continuerez de ressentir les effets du manque, ils ne généreront plus chez vous cette irritabilité.

 

Les états de déprime liés au "vide" laissée par la pornographie

 

Certains dépendants ressentent comme une grande lassitude, une sorte de spleen généralisé après quelques jours ou quelques semaines de sevrage. Cela est dû au cumul de nombreux facteurs:

- la pornographie est souvent vécue par le dépendant comme un refuge contre les vicissitudes de la vie quotidienne. Sa consommation peut représenter une habitude, à la manière du fumeur qui allume une cigarette en rentrant du travail. Il est donc logique que la privation de cette source de réconfort génère des angoisses.

- votre esprit peut avoir du mal à appréhender une vie sans pornographie, et vous envoie comme un message d'alarme. Il vous invite à reconsommer de toute urgence, pour votre "salut". Naturellement, vous savez que cela est faux. A vous d'être le plus fort.

- le temps que vous consacriez auparavant à la pornographie vous est maintenant rendu. Mais qu'en faire? Les dépendants ont généralement une vie sociale moins étendue, dans la mesure où la consommation de porno leur prenait une part plus ou moins large de leur temps libre. Or l'ennui tend à la déprime, menant elle-même vers la rechute. A vous de vous redéployer sur de nouvelles activités, avant de continuer à occuper votre esprit. Re-sortez avec des amis que vous avez perdus de vue, relancez-vous dans le sport, ou une activité créatrice. Pourquoi ne pas prévoir maintenant ce voyage qui vous tient à coeur? etc.

 

Et rassurez-vous. Le sevrage ne rend jamais dépressif, bien au contraire. Il remet votre vie sur de meilleurs rails. A vous cependant de "compenser" le temps libéré par la fin de votre consommation de porno, par d'autres activités plus profitables.

 

 

TÉMOIGNAGES

 

Témoignage de Prosper, pornodépendant en sevrage, 02 juin 2011

"Je pense que ces "prises de têtes" font partie du sevrage. On passe par des étapes de déprime, de super forme, puis de questionnement ... Nous étions dans le déni dans le passé ou bien nous ne voyions pas bien la profondeur de notre dépendance (...)

 

Témoignage de Weezy, pornodépendant en sevrage, 02 mai 2011

"J'ai l'impression que dans le sevrage nous passons par plusieurs phases (...) 1er jour l'euphorie (on a envie vraiment d'arrêter et on se dit cette fois ci c'est la bonne). La premiere semaine, on lutte contre l'addiction porno/masturbation, celle qui est automatique (c'est pratiquement un manque physique que l'on ressent, on n'a plus sa décharge quotidienne) (...) A la fin de la deuxième semaine, tu commence à déprimer, à devenir nostalgique du temps ou le porno/masturbation venait combler les soucis (...) On est clairement déprimé. Cela fait partie de la phase à dépasser. Les personnes qui s'en sont sortis en témoignent, le spleen et la dépression disparaissent à mesure du sevrage (...) Je suis dans cette phase actuellement, des jours ça va des jours pas du tout, mais au fur et à mesure le brouillard se dissipe un peu. Il est normal que tu déprimes, le sevrage nous guérira aussi de cet état de tristesse profonde."

 

Témoignage d'Actionman, pornodépendant en sevrage, 22 janvier 2011

"De mon point de vue, après 15 jours de sevrage, avoir une petite déprime, se demander pourquoi on fait tout ça au final, pourquoi est-ce qu'on arrête la pornographie puisque rien ne change... c'est un passage presque obligatoire. Avant d'aller mieux, on doute et on va mal ; disons que c'est un cap à passer. "

 

Témoignage de La Crampe, pornodépendant en sevrage, 12 janvier 2011

[10 janvier 2011]

"Je constate juste que je déprime au bout de quelques jours de sevrage. J'avais oublié mais là c'est assez flagrant.
Les fois précédentes, j'avais préféré céder pour aller mieux temporairement mais c'était une erreur.
Je sais que cet état est passager et que je devrais passer par là pour purger donc je tiens le choc
"

[12 janvier 2011]

"Et voila: la première semaine tombe ! (...) Ca a été dur mais je n'ai pas cédé. La petite déprime des derniers jours est passée, elle reviendra sûrement mais je ne rechuterai pas. J'ai identifié quelques instants dans lesquels lors des précédents sevrages, j'aurais cédé mais où j'ai pu résister (...)"

 

Source : Témoignages issus du forum du www.pornodependance.com

 

 

 

B. Les phases transitoires de la libido

 

Le sevrage va vous permettre de retrouver le contrôle de votre libido (voir plus haut). Toutefois, ce rééquilibrage va passer par des phases transitoires. Tous les dépendants à ce titre ne passent pas par les mêmes choses. Si certains ont l'impression que leur libido "explose", d'autres ont la sensation de subir son effondrement complet.

 

L'explosion de la libido...

 

En début de sevrage, certains dépendants vont manifester comme une explosion de leur libido, avant que celle-ci ne retrouve un niveau plus conventionnel. Le corps, en quelque sorte, vit une forme de libération de sa capacité à fantasmer, jusqu'alors opprimée par le dictat pornographique. Ce qui explique cette apogée libidoïque typique de début de sevrage.

Cet optimum n'est que temporaire, la libido revenant inévitablement à un niveau plus régulier. Ce qui n'est nullement un drame! Votre corps revient à son "rythme de croisière", celui où il se sent le plus épanoui.

Si vous êtes en couple, savourez pleinement cet optimum, sans pour autant le regretter une fois celui-ci passé. Votre corps n'est pas une machine, personne ne vous demande d'être perpétuellement excité. Si vous l'étiez d'ailleurs, cela serait probablement le signe d'autres troubles.

 

... ou son "effrondrement" temporaire

 

D'autres dépendants, à l'inverse, vont avoir l'impression que leur libido s'effondre. Dans ces cas là, il semble que l'esprit, privé de porno, ait besoin de temps pour trouver une autre source d'excitation. Ce phénomène s'observe surtout dans les cas de longues dépendances; comme si, avec le temps, le cerveau avait oublié "comment faire" sans stimulation pornographique.

Soyez rassuré: il ne s'agit pas là d'un oubli définitif, mais d'un simple "trou de mémoire". A l'exception des asexuels, qui ne vivent pas de libido, tout individu est enclin à éprouver du désir sexuel. Votre esprit se souviendra de cela. Il faut juste lui laisser le temps de renouer avec le désir.

Inutile en tout cas de brusquer les choses. Si vous êtes en couple, il faudra être franc avec votre compagne/compagnon. Ce(tte) dernier(e), même si il/elle ne s'épanouissait pas dans la sexualité mécanique que vous lui proposiez, ne va pas forcément bien vivre l'arrêt quasi total de toute forme de sexualité. Expliquez lui que cette phase n'est que temporaire, et que c'est grâce à ce temps d'arrêt, que vous retrouverez bientôt une excitation saine. Expliquez lui aussi que vous continuez de l'apprécier, et qu'il/elle n'a rien perdu de sa beauté et de son charme.

 

C. La persistance de tentations masturbatoires

 

Pornographie et masturbation sont liées; mais il est souvent constaté que l'arrêt de la deuxième prend beaucoup plus de temps que l'arrêt de la première.

Ainsi, quand bien même l'envie de consommer du porno vous aura quitté, vous continuerez de ressentir quand même le besoin de vous masturber. Souvent, il s'agit d'une sorte de réflexe, d'un effet de conditionnement; certains membres du forum expliquent se retrouver fréquemment la main dans le pantalon, sans pour autant chercher la masturbation, comme si c'était une habitude.

 

Ne cédez évidemment pas aux tentations. Vous risqueriez de relancer le cycle de la dépendance. Evitez les situations sujettes aux épisodes masturbatoires. Dès que ce genre de pulsions vous prend, pensez à autre chose. Vous avez déjà fait une bonne partie du chemin en arrêtant le porno, il serait dommage de tout gâcher maintenant.

 

Pour obtenir plus d'informations sur ce sujet: voir l'article "L'altération de la sexualité du dépendant, partie I.C. "L'entretien d'une pratique masturbatoire excessive"

 

 

D. L'augmentation des rêves érotiques

 

De nombreux dépendants expliquent faire de nombreux rêves érotiques depuis qu'ils ont débuté leur sevrage. L'objet du rêve dépend cependant des individus. Si certains s'imaginent en action avec tel acteur ou tel actrice connue, d'autres se "voient" en train de visionner de la pornographie ou de se masturber. Ils s'avouent étonnés, car dans la grande majorité des cas, ils ne faisaient pas ce type de rêves auparavant.

 

Tout d'abord, il faut rappeler que la formation de rêves érotiques n' a rien d'anormal ni d'extraordinaire. Il s'agit d'une réponse de l'esprit à l'insatisfaction sexuelle s'accumulant dans l'insconcient. On rêve inconsciemment de situations nous faisant fantasmer. Ce qui est plutôt sain, car pas ce biais, on évacue une partie de nos tensions sexuelles.

L'augmentation des rêves érotiques pendant le sevrage est une réponse de votre esprit, à la frustration engendrée par l'effet de manque. Vous privez votre cerveau de sa dose habituelle de pornographie; aussi les tensions sexuelles s'accumulent- elles plus vite.

Comme ces rêves sont associés à un phénomène de privation, ils prennent chez les dépendants une intensité particulière. Certains membres du forum semblent capables de se les remémorer avec une assez grande précision. D'autres s'aperçoivent au réveil avoir vécu une éjaculation nocture durant ces rêves, chose qui ne leur arrivait jamais auparavant.

 

Rêver de pornographie n'est pas à considérer comme un signe de rechute, rassurez-vous. Vous ne pouvez contrôler votre inconscient, et encore une fois, cela fait partie d'un processus de décompression tout à fait normal.

Ce qu'il faut à tout prix éviter, c'est que ces rêves passent dans la partie consciente de votre esprit. Il ne faut donc jamais se masturber au réveil suite à un de ces rêves. Vous transformeriez la "soupape de sécurité" en excitation bien réelle, ce qui serait dommageable. Alors si ça vous arrive, pensez à autre chose, tout simplement!

 

Un dernier point. Vous vous dites peut-être que vous, vous ne faites pas de rêves érotiques, et vous vous demandez donc à ce titre si vous êtes normal. Rassurez-vous: vous faites aussi des rêves à caractère sexuel, mais ne vous en souvenez pas, tout simplement.

 

TÉMOIGNAGES

 

Témoignage de ML, pornodépendant en cours de sevrage, 26 juin 2011

"Cette après midi, avec la chaleur, je me suis endormi une bonne heure et demie et dans un rêve des plus réalistes, je me voyais face à un écran en train de regarder du porno. Tout allait très vite, je me sens en train de me masturber et en tête je n'ai qu'une pensée: mon sevrage, ca va gâcher mon sevrage. (...) Et hop, je me réveille... et Dieu merci, ce n'était qu'un cauchemar. Le réalisme, les sensations, tout y était à la différence que tout s'enchaînait comme un film (...)

 

Témoignage de Bibopchange, pornodépendant en cours de sevrage, 13 avril 2011

"Ce matin petite proscratination du réveil suite à des rêves érotiques bizarres, je me rappelle pas de tout mais je me rappelle surtout que dans mon rêve j'étais habité par une envie irrépressible de masturbation, ainsi j'allais à la recherche de matériel pornographique,(je me souviens des images); j'ai également rêvé que j'avais accès à mon site d'annonces de rencontres (...) puis au réveil j'ai vraiment cru que j'avais rechuté (niveau masturbation/porno), cela m' a vraiment désorienté.

 

Témoignage de Philam, pornodépendant en cours de sevrage, 19 mars 2011

"J'ai été la "victime" involontaire d'une éjaculation nocturne, il y a deux nuits, avec rêve érotique (apparemment soft, ce qui me rassure un poil). J'ai surtout ressenti une sorte de soulagement, comme si j'expurgeais des toxines ou quelque chose de ce genre. Il s'agit certainement d'une étape vers la "guérison" (...).

 

Témoignage de Tom28, pornodépendant en cours de sevrage, 17 mars 2011

"Tout se passe bien. A noter, une éjaculation pendant mon sommeil. Avec un mini rêve érotique (le rêve en est-il la cause ou la conséquence, je ne sais pas). Je ne sais pas exactement comment prendre ça. Je sais que c'est plutôt quelque chose de normal. Et ça faisait quelques temps que ça ne m'était pas arrivé. Donc je vois ça positivement dans le cadre de ma progression."

 

Témoignage de Candide, pornodépendant en cours de sevrage, 11 mars 2011

Cette nuit, j'ai rêvé que je regardais du porno. C'était tellement réel que pendant un moment, juste en me réveillant au milieu de la nuit, je ne savais plus où était la vérité. Je me suis dis que c'était vraiment débile (...) Puis j'ai compris que c'était un rêve. Un rêve qui me rappelle que le porno est toujours là, en moi, et que le combat n'est pas encore terminé."

 

Source : Témoignages issus du forum du www.pornodependance.com

 

 

 

 

III. QUELQUES QUESTIONS FRÉQUEMMENT POSÉES À PROPOS DU SEVRAGE

 

A. Dois-je absolument en parler à mon partenaire ?

 

Vaste question, à laquelle on ne peut donner une réponse arrêtée!

 

Les opinions et les expériences des membres du forum de ce site, sont variés sur ce point.

 

- certains n'ont pas envie de dévoiler cette part d'eux-même, intime et surtout honteuse, à leur partenaire, notamment par peur de la/le perdre. Ils expliquent aussi ne pas vouloir faire souffrir leur compagne ou compagnon;; car il est vrai que pour un partenaire non consommant, l'usage de pornographie est souvent assimilée à une forme de tromperie (voir à ce titre l'article "Compagnes de dépendants, aider et être aidées, partie II.B, Encart "Pourquoi lui n'a-t-il pas le sentiment de m'avoir trompée?"

 

- d'autres souhaitent partager le problème avec leur épouse, soit par désir de ne rien leur cacher, soit par besoin de trouver une oreille attentive. Les dépendants de type II et III (ayant des rapports virtuels ou réels avec des femmes, voir ici pour plus d'informations) ressentent aussi une certaine culpabilité les amenant à la confession.

 

Personnellement, je suis favorable à ce que les partenaires de dépendants soient informé(e)s du besoin d'un sevrage, et idéalement, qu'ils/elles s'associent à ce processus. Le partenaire peut se révéler être une oreille attentive, capable de vous soutenir dans vos efforts. Elle vous connaît mieux que quiconque, et s'interroge déjà très probablement sur vos sautes d'humeur, l'évolution de vos relations sexuelles, le temps que vous passez devant l'ordinateur... (voir à ce titre l'article "Compagnes de dépendants, aider et être aidées, partie II.B" S'il désire se confier à vous, écoutez-le"

De plus, ne vaut-il mieux pas que votre partenaire apprenne la vérité de votre propre bouche, plutôt que par lui-même, au détour de la découverte d'un historique mal dissimulé ou d'un échange compromettant sur un tchat laissé ouvert ?

 

B. Dois-je absolument arrêter la masturbation ?

 

C'est une des questions les plus fréquemment posées sur le forum. Comme indiqué plus haut, masturbation et pornodépendance sont liées. Il peut être rassurant de se dire que l'on a pas à arrêter la masturbation, afin de garder une forme de "soupape de sécurité" pour évacuer les tensions.

Mais le problème est que le dépendant, quand il se masturbe, se rémémore les images pornographiques incrustées dans son esprit pour voir s'exciter... Il réactive ainsi le cycle de l'addiction. A peu de choses près, cela revient à pour lui à reconsommer du porno.

Voilà pourquoi il est impossible d'espérer se sevrer complètement sans arrêter la masturbation.

 

Pour obtenir plus d'informations sur ce sujet: voir l'article "L'altération de la sexualité du dépendant, partie I.C. "L'entretien d'une pratique masturbatoire excessive"

 

Est-il obligatoire de se sevrer "complètement", ou puis-je espérer arriver à me stabiliser à un niveau "satisfaisant" de consommation ?

 

Il peut être tentant, pour un dépendant, de croire qu'il existerait un niveau "raisonnable" de consommation. Ce niveau serait celui il arriverait à contenir sa consommation, et à y trouver plus de bénéfices que de gêne. Un compromis qui lui permettrait de faire l'économie de la souffrance causée par la sensation de manque inévitable lors du sevrage.

 

Soyons clair: on ne peut non espérer se satisfaire d'un "demi-sevrage", fait de phases de consommation et/ou de masturbation limitées.

- l'énergie nécessaire pour maintenir un état intermédiaire de sevrage est extraordinaire, car le dépendant doit en permanence veiller à éviter les tentations qui pourraient dégrader la situation. Or, il arrive toujours un coup de fatigue, où on se dit qu'un petit écart par rapport à ce qu'on avait convenu, ce n'est pas si grave... Et voilà comment naissent les rechutes!

- le résultat d'un "demi-sevrage" est dérisoire! Un "demi-sevrage" n'atténue que de façon très modeste les effets de dépendance, tout en nécessitant au moins autant d'efforts qu'un sevrage intégral. Par exemple, si vous souffrez d'une baisse de libido avec votre partenaire, il est prêt à parier que vous ne retrouverez un optimum sexuel que par un sevrage complet.

 

Espérer atteindre un niveau "raisonnable" de consommation, c'est rester dans le déni. Le dépendant reconnaît qu'il est un peu malade, mais finalement pas assez pour prendre son état au sérieux. Il minimalise le problème, cherche à s'en détacher. C'est aussi une manière de dissimuler sa peur de ne pas y arriver. Mais tout n'est question que de volonté. N'ayez pas peur des états de manque, ils font partie du processus de guérison. Une fois sevré, ils ne seront pour vous que des mauvais souvenirs!

 

Pourrais-je un jour revenir vers la pornographie ?

 

Mais pourquoi vouloir y revenir, tout simplement?

Personne n'a besoin de pornographie pour être heureux. Voir des invidivus copuler sur écran ou sur papier glacé n'engendre pas le bonheur.Ce n'est pas non plus cela qui rendra votre sexualité plus épanouie. Et ce n'est parce que, soi disant, tout le monde en regarde - ce qui est faux- qu'il faux faire comme tout le monde.

 

Si vous vous posez cette question, c'est que vous craignez encore de vivre sans pornographie. Parce que vous ne savez pas ce qu'il y a "après"; parce que vous ne savez pas si vous saurez supporter les états de manque.

N'ayez pas peur. Cette vie de sevré qui vous tend les bras est pleine de richesses. Aucun membre du forum ayant atteint son objectif n'a regretté ses efforts! Pour vous rendre compte des bienfaits du sevrage, relisez la première partie de cet article.

Souvenez-vous aussi que vous n'avez pas toujours été un dépendant à la pornographie. Et que vous ne viviez sans doute pas plus mal, et même probablement mieux avant.

Quand vous serez sevré, vous n'aurez d'ailleurs sans doute plus envie de retourner vers la pornographie, ne serait-ce qu'à cause de tout le mal qu'elle vous a fait. Et vous aurez raison.

 

Comment réagir face aux scènes érotiques dans un film "classique"?

 

Il n'aura échappé à personne qu'on trouve aujourd'hui des scènes de sexe dans un grand nombre de films dits "classiques". Quand vous comprenez qu'une scène excitante ou érotique survient, détournez le regard, tout simplement. Rien ne vous force à les regarder. Et vous comprendrez tout aussi bien l'histoire!

 

N'oubliez pas qu'en tant qu'addict, vous devez être particulièrement prudent vis à vis des sollicitations extérieures. Tant que vous n'aurez pas achevé votre sevrage, une simple scène un peu sexy peu entraîner chez vous la résurgence des scènes X d'antan.

 

Surtout, ne vous laissez pas capter, en vous disant que "ce n'est pas méchant", parce que ça ne serait pas du porno. Une scène que l'on dit érotique représente tout autant un potentiel retour au cycle addictif, qu'une scène plus franchement orientée pornographie. La libéralisation des moeurs et surtout l'indifférence du public aidant, on trouve même aujourd'hui, dans le travail de réalisateurs dits "conventionnels", des scènes à proprement parler pornographiques. Au point tel que la plupart du temps, ils les font "jouer" par des acteurs pornographiques!

 

AFREG. 3ème version de l'article - décembre 2019.

 

 

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